Tout savoir sur le psoriasis

Dermatologue

Le psoriasis est une maladie de peau chronique qui se manifeste par des plaques rouges épaisses surmontée par des pellicules blanches, ressemblant à des écailles. La peau pèle sur ces zones et cette desquamation localisée va de pair avec une inflammation. Les plaques sont souvent douloureuses et provoquent d’intenses démangeaisons. Elles peuvent être plus ou moins étendues et toucher différentes parties du corps. Le psoriasis fonctionne par cycles, avec une alternance de poussées et d’accalmies.

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Comment reconnaître le psoriasis ?

Une maladie de peau chronique, avec des plaques rouges qui démangent, une succession de crises et de rémissions… Les symptômes du psoriasis font penser à l’eczéma atopique. Mais les deux maladies ne doivent pas être confondues, même si elles ont plusieurs points communs. Dans les deux cas, il faut consulter un médecin, qui seul pourra établir le bon diagnostic. Aujourd’hui, le psoriasis touche environ 2 à 3 % de la population dans le monde et entre 1,5 à 3 millions de personnes en France1. Pas de différence entre femmes et hommes, également concernés par cette maladie, qui se déclenche le plus souvent à la fin de l’adolescence ou à la cinquantaine. Les enfants peuvent avoir du psoriasis mais cela reste rare. Les causes sont encore mal comprises, mais une chose est sûre, on ne guérit pas du psoriasis. En revanche, les soins permettent de contrôler la maladie et d’espacer les crises, parfois sur plusieurs années.

1 Source : Association France Psoriasis

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Une prédisposition génétique

Le psoriasis s’exprime sur un terrain génétique favorable, il existe donc une composante héréditaire. Ainsi, pour 40 % des personnes touchées, d’autres membres de la famille sont également atteints par le psoriasis.

Des circonstances particulières

Dans de nombreux cas, l’apparition du psoriasis fait suite à un stress physique ou psychique. Parmi les stress physiques possibles, on trouve une difficulté de cicatrisation après une blessure, une infection, une opération chirurgicale ou la prise d’un traitement médicamenteux. Du côté psychologique, un stress intense ou une anxiété peuvent favoriser le déclenchement du psoriasis, quand il existe un terrain génétique propice.

Les facteurs environnementaux

Ils sont très divers et leur impact varie selon les personnes. Le psoriasis peut apparaître suite à un coup de soleil, en cas de climat froid et sec ou d’exposition régulière à des substances chimiques. Les observations montrent également un lien avec la consommation d’alcool et de tabac.

Les causes du psoriasis

Encore mal connu, même par les malades eux-mêmes, le psoriasis est resté longtemps mystérieux et aujourd’hui encore les manifestations et l’effet des soins varient beaucoup en fonction des personnes. Comme l’eczéma atopique, le psoriasis est une maladie épigénétique, où l’environnement et les conditions de vie interagissent avec un terrain génétique particulier. L’association de ces différents facteurs déclenche une réaction inflammatoire. On parle souvent de maladie auto-immune car c’est un dérèglement du système immunitaire qui provoque le renouvellement accéléré des cellules de l’épiderme. En effet, avec le psoriasis, la peau se renouvelle en 5 à 7 jours au lieu de 21 à 28 jours normalement, d’où le processus de desquamation permanent, avec des cellules mortes (squames) qui s’accumulent à la surface en formant des plaques rouges.

Les 5 types de psoriasis

La maladie peut prendre différentes formes, mais aussi toucher certaines zones en particulier. Enfin, le rhumatisme psoriasique est une complication rare, mais très douloureuse.

Le psoriasis en plaques

C’est le plus fréquent. Il se manifeste par les classiques plaques rouges, aux limites bien nettes, recouvertes de squames (peaux blanches). Au-delà de l’aspect esthétique, les patients souffrent d’inconfort, parfois de douleurs et souvent de fortes démangeaisons. Les plaques sont généralement localisées sur le cuir chevelu, les coudes, les genoux et les fesses. Mais il existe d’autres localisations spécifiques, avec des symptômes bien particuliers.

Le psoriasis unguéal

Il touche les ongles et concerne près de 50% des patients. Épaississement de l’ongle, stries, bosses, creux, décollement… Les manifestations sont multiples et ne doivent pas être confondues avec une banale mycose.

Le psoriasis inversé

Dans ce cas, les plaques se situent dans les plis de la peau et non à l’extérieur : pli de l’aine, aisselles, nombril, conduits auditifs, plis du ventre, sous la poitrine… Point différenciant, il y a peu ou pas de squames, qui sont évacuées par la sueur. Ce type de psoriasis peut donc facilement être confondu avec une mycose, il faut donc toujours consulter un médecin.

Le psoriasis palmo-plantaire

Il touche la paume des mains et la plante des pieds et provoque de fortes douleurs, avec un impact majeur sur la qualité de vie.

Le psoriasis du cuir chevelu

Dans certains cas, la maladie ne touche que cette zone, soit la lisière du front, soit l’ensemble du cuir chevelu. Mais la plupart des malades ont des plaques sur le cuir chevelu, en plus des autres zones. L’impact social est important et le traitement difficile.

Le psoriasis en gouttes

Typique des enfants et des adolescents, cette forme reste rare. Elle fait suite le plus souvent à une infection microbienne, angine ou pharyngite. Les plaques prennent la forme d’une petite goutte et sont présentes sur le tronc, les bras et les jambes. L’évolution peut durer plusieurs mois et nécessite une consultation médicale.

Le psoriasis pustuleux

Les plaques rouges sont alors recouvertes de pustules, causées par l’inflammation et se localisent principalement sur les mains et les pieds. Là encore, il faut consulter en cas de doute.

Le psoriasis érythrodermique

C’est une forme de psoriasis généralisé très grave qui reste rare. Tout le corps est touché par des plaques rouges irritées avec pustules, accompagnées de fièvre et de frissons. Il faut consulter en urgence.

Le rhumatisme psoriasique

Il s’agit d’une complication plus que d’un type de psoriasis. Certains patients atteints de psoriasis ont en plus des douleurs articulaires intenses, accompagnées de raideurs et de gonflements : il s’agit d’un rhumatisme inflammatoire chronique, qui nécessite une prise en charge par un rhumatologue.

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Quels sont les bons gestes de prévention du psoriasis ?

Le psoriasis est une maladie chronique pour laquelle il n’y a pas de guérison définitive. Elle fonctionne par crises, avec une alternance de poussées qui peuvent durer 3 ou 4 mois, et d’accalmies, de plusieurs semaines, mois ou même années. Mais une récidive est toujours possible. L’objectif des soins de prévention est justement de gérer la maladie, afin d’espacer les crises pour que la durée de rémission soit la plus longue possible.

L’hydratation

C’est le soin de base pour le visage et le corps des peaux sèches et fragiles, qui réagissent excessivement aux allergènes de l’environnement. Dans le cas du psoriasis, la barrière cutanée ne joue pas pleinement son rôle. L’application de soins hydratants — crème le matin, baume le soir — peut la renforcer efficacement et diminuer les démangeaisons. Côté hygiène, il faut privilégier des soins lavants doux, qui n’altèrent pas le film hydrolipidique naturel de la peau. Eviter les bains et prendre des douches courtes, à l’eau fraîche (34°C), toujours pour préserver ce précieux film protecteur. Pour le cuir chevelu, il existe aussi des shampooings doux, spécialement formulés pour les cas de desquamation intense avec démangeaisons.

La protection solaire

Indispensable pour toute exposition aux UV, avec un indice SPF 15 au moins, la protection solaire peut éviter un coup de soleil, susceptible de déclencher une poussée de psoriasis. Ne pas oublier la protection vestimentaire, autant que possible. Cependant, certaines personnes voient leur psoriasis s’améliorer avec de courtes séances d’exposition aux UV, répétées régulièrement. La crème solaire reste là encore indispensable.

La relaxation

La lutte contre le stress et l’anxiété, facteurs aggravants du psoriasis, peut passer par différents moyens. Yoga, méditation, hypnose, sophrologie, sport, promenades en pleine nature… À chacun de trouver la méthode qui lui convient le mieux pour évacuer les tensions et retrouver un équilibre au quotidien.

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Les différents traitements du psoriasis

En cas de suspicion de psoriasis, la première chose à faire est de consulter un dermatologue, qui pourra poser un diagnostic, évaluer la sévérité des symptômes et surtout mettre en place le traitement le plus adapté. Ses conseils devront être suivis rigoureusement et patiemment, car le psoriasis est une pathologie compliquée qui évolue lentement dans le temps.

Les traitements locaux

En cas de psoriasis localisé, le médecin prescrit généralement soins locaux, parfois de manière associée :

  • Crèmes à base de dermocorticoïdes pour calmer l’inflammation pendant la poussée
  • Analogues de la vitamine D3 pour limiter le renouvellement cellulaire accéléré de l’épiderme
  • Acide salicylique pour éliminer les plaques épaisses, par un action kératolytique
  • Rétinoïde topique pour les plaques très localisées

Les traitements par voie générale

Ils sont prescrits en cas de psoriasis sévère, si les plaques sont étendues ou très nombreuses et si l’impact sur la qualité de vie est important. Il s’agit essentiellement de rétinoïdes (dérivés de la vitamine A acide), du méthotrexate, qui réduit la multiplication des cellules et de la ciclosporine, qui agit sur le système immunitaire.

La photothérapie

Les traitements par photothérapie (puvathérapie ou UVB) sont réservés aux cas où le psoriasis touche au moins 30 % de la surface de la peau ou alors en cas d’atteinte exclusive des mains et des pieds. Leur utilisation doit être réduite dans le temps à cause du risque de cancer cutané.

Les biothérapies

Ciblé sur l’inflammation, ce nouveau type de traitement médicamenteux est prescrit en dernière intention, quand les autres traitements ont échoué ou en cas de contre-indications. Les biothérapies nécessitent un suivi très étroit du patient.

3 idées reçues sur le psoriasis

  1. Le psoriasis c’est de l’angoisse

Faux, l’angoisse et le stress ne sont pas la cause du psoriasis, mais un facteur aggravant qui peut déclencher une poussée. A l’origine du psoriasis, il y a d’abord un problème génétique, associé à une réaction immunitaire. En revanche, une crise de psoriasis est une source d’angoisse pour les patients.

  1. Le psoriasis c’est contagieux

Faux, les plaques de psoriasis ne sont absolument pas contagieuses, il n’y a aucun risque de transmission.

  1. Le psoriasis ce n’est pas grave

Oui et non. Dans la grande majorité des cas, il n’y a pas de complications graves. Mais cette maladie de peau chronique est très difficile à vivre au quotidien, à cause des douleurs et des démangeaisons d’abord. Mais elle a aussi un retentissement considérable sur la qualité de vie et les relations sociales, comme toutes les pathologies de peau « affichantes », qui se voient. 74% des personnes touchées par plusieurs maladies de peau considèrent d’ailleurs le psoriasis comme la plus gênante*. Supporter des plaques rouges qui desquament altère l’image personnelle, la confiance en soi et il existe un risque réel de dépression. Avec des soins et des traitements bien suivis, il est possible de réduire le préjudice esthétique et social, mais aussi de mieux gérer le sommeil. Pour les 77%* de patients atteints qui déclarent une altération de leur qualité de vie, le défi reste d’espacer les poussées au maximum.

*Étude « Objectifs Peau » réalisée par la Société Française de Dermatologie sur un échantillon représentatif de la population en 2018

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